Au printemps 2010, l’écrivain Didier Goupil rentre d’une résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon traversé par les interrogations et les débats qui ont accompagnés son séjour, et qui gravitent autour de la question du devenir et de la praxis de l’écriture à l’ère numérique.
Il décide de s’engager dans la construction d’un objet scénique, fait appel à Enrico Clarelli, lequel à son tour me convie à faire partie de cette aventure. Nous voilà donc lancés. Très vite lors des répétitions, armés de nos Mac respectifs, nous nous intéressons davantage à l’espace mental de l’écrivain qu’à ses prothèses proprement dites. Nos applications deviennent les extensions de cet espace, avec, certes, tout leur merveilleux potentiel.
Figures emblématiques ou aïeuls symboliques, morceaux de musique, photos ou vidéos déchargées de son propre téléphone, sites Internet, tous ces éléments se relatent et accompagnent l’écrivain dans l’exercice solitaire de son face-à-face avec la page blanche.

 

Le dispositif performatif final met en scène deux figures, l’écrivain et une sorte de double qu’on pourra nommer sa voix intérieure. À tous les deux, lors du processus fictionnel, ils construisent, devant les spectateurs, le cheminement de la pensée, ses divagations, ses recherches et ses errances. Ils convient ses fantômes, nos fantômes.