Le monde actuel a pris, inlassablement, des airs de

VAUDEVILLE

Du Vaudeville nous avons tous en tête le petit drame bourgeois, forme théâtrale parodique qui met en scène une anecdote conjugale où les portes claquent, les égos se déchirent, le verbe s’emballe et jamais rien ne se dit. Si l’on regarde son étymologie, on apprend que le mot Vaudeville vient des Vaux-de-Vire – chansons populaires du Val de Vire – avant de devenir une Voix-de-Ville, forme de revendication chantée, une manière ancienne de chansonner les gens et les choses.

 

Du Vaudeville nous ne retiendrons que l’accélération du tempo, les portes qui claquent, l’agitation des affects et la disparition du lien dans le calcul égoïste. Une autopsie du genre pour opposer au vaudeville du monde, un geste performatif sans prétentions, sans tentatives d’utopies, sans lendemains et néanmoins échantillons vivant d’un être- ensemble. Faisons comme si, tout ce que pouvait l’art de la scène se résumait à cette capacité, si infime et parfois si puissante, d’engager un chantier du lien. Une manière de sortir d’un état des choses qui ronge de l’intérieur notre existence collective et que le philosophe Tristan Garcia définit comme « une guerre du nous contre nous, une forme universelle qui nous tient toujours ensemble, au moment précis où elle parait nous déchirer ».

 

 

Gardant à l’esprit cet univers des « Voix-de-Ville », ils ont alimenté leur recherche par les écrits politiques et philosophiques de quelques auteurs phares de la contre culture européenne : Elisée Reclus, Günther Anders, Raoul Vaneigem,… le tout pigmenté d’un terreau musical éclectique allant de Purcell à Billie Eilish, en passant par Berio ou The Cure. Le dispositif et les enjeux restent les mêmes : quatre artistes qui engagent leur corps dans la bataille d’une œuvre tout aussi éphémère et radicale qu’une porte qui claque ou qu’un vent léger sur la dune.

 

 

VAUDEVILLE est un concert performance qui mixe les médiums et les supports en direct, s’affranchit des codes, donne confiance en l’instant présent. On y entendra de la musique, des sons, de la parole, du chant. On y verra des images vivantes, des lumières tout aussi vivantes et surtout des corps agir sur la matière prenant forme.